Etant l’une des plus importantes villes portuaires d’Europe, Anvers a vu sa morphologie varier au cours des siècles. En parallèle, la morphologie de son quai au bord du fleuve de l’Escaut a elle-aussi vu ses lignes directrices changer. Ce quai, a dès son plus jeune âge accueilli le port d’Anvers. Ce n’est qu’au début des années 5O avec le changement d’échelle de l’activité portuaire qu’il a été privé de sa

fonction d’origine. Depuis, ce morceau de quai de 4,8 km de long et d’environ 75m de largeur est devenu le plus grand parking aérien d’Europe. De plus, en conséquence du réchauffement climatique, le niveau de la Manche ne cesse d’augmenter, le fleuve de l’Escaut lui ne restant pas indifférent. Anvers est annuellement victime de nombreuses inondations. C’est pourquoi selon le Plan Sigma de 1976 pour la

lutte contre les crues, un parapet haut de 1,35m a été mis en place le long du quai pour protéger la ville. Or ce plan Sigma bénéficia d’une mise à jour en 2005 qui imposa donc d’ériger ce mur à 2m25 car le niveau des crues devient de plus en plus important. C’est ainsi qu’aujourd’hui le quai se retrouve désormais isolé de toute activité urbaine qui servirait la ville et sa société. L’une des particularités de ce quai aujourd’hui est sa continuité. Une linéarité se dresse le long des 4,8 km par la matérialité du sol, les anciens rails de train, les grues de l’ancien port et les bornes d’amarrage alignées sur le bord. Ces caractéristiques sont un atout qu’il fallait absolument conserver. Une promenade au bord du fleuve ne doit à aucun moment être interrompue par une présence physique lourde. Le parcours doit rester fluide. L’objectif était alors de tisser des liens entre le fleuve et la ville tout en s’y protégeant ainsi qu’en conservant cette condition linéaire.

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OUTILS

Les réponses pour répondre à ce problème sont multiples. Une barrière imposée par le nouveau Plan de prévention contre les crues est impérative. Cette barrière de 2,25m peut prendre différentes formes dans la transversalité du quai. La barrière peut être proche du fleuve de façon à laisser toute la largeur du quai à l’abri de l’eau, ou bien au contraire elle peut se trouver du côté de la rue afin de préserver une plus grande étendue vers le fleuve tout en étant dans une zone inondable. Plus la barrière se rapproche du fleuve, plus la surface derrière peut accueillir des programmes pérennes et hors danger. La question que l’on pourrait se poser alors est de quoi est constituée cette barrière. Cet élément tellement indispensable, que va-t-il offrir comme privilège à l’habitant Anversois? Quelles dimensions pourrait-il avoir? Quelles fonctions? Quels usages?

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APPROCHE

Une analyse de la ville fut nécessaire afin de mettre en place une stratégie. Anvers est composée de plusieurs séquences qui acquièrent chacune une identité différente, selon le milieu social, les activités qui s’y offrent, les ambiances. La réponse le long du quai sera une conséquence de ces séquences. Ce qu’il se passe se le quai doit répondre à ce qu’il se passe dans la ville.

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LA PROMENADE

Cette analyse a abouti à la stratégie. Le projet consiste donc en une longue promenade d’une largeur de 10m dressée le long du quai, à une hauteur d’1,35m (+0,90m de garde-corps pour atteindre les 2,25m). Cette promenade est conditionnée par les séquences de la ville. Elle se dilate en fonction des points forts d’Anvers de différente manière. Cette dilatation de la promenade peut se matérialiser en grand belvédère, des gradins, en jardins. Chaque dilatation prend une forme, structure et fonction différente afin de créer des ambiances variées le long de la promenade qui viendront répondre aux ambiances de la ville et tisser les liens entre cette dernière et le fleuve de l’Escaut. Le long du quai nous retrouvons alors un vocabulaire urbain, des quiosques polyvalents et un traitement du sol qui met l'accent sur la continuité linéaire sur les 4,8 km.